Changer la gauche

Sidebar
Menu

Le fétichisme du chiffre, par Francesco Avvisati



En jouant avec l'argent de la Société Générale au PMU des riches, Jérôme Kerviel a fini par provoquer pour son employeur une moins-value de presque 5 milliards d'euros. Avec une victime collatérale: celui qui a imposé son fétichisme du chiffre comme stratégie de communication en matière économique, et qui ne cache pas son énervement.

En effet, comme le PIB est calculé à partir des bénéfices des entreprises, ces 5 milliards d'euros partis à l'étranger pour une large part (pas en fumée: comme au PMU, avec les options sur les indices boursiers il y a toujours un gagnant et un perdant) pèseront à la fin de l'année dans les chiffres du PIB 2008. 5 milliards d'euros, c'est un quart de point de croissance en moins - vous voulez 3%? il faudra viser maintenant 3,25%. (0,25% de PIB, c'est ce qu'espérait gagner il y a quelques années une autre équipe gouvernementale par l'abolition d'un jour férié).

Si, comme c'est probable, les gagnants de cette "fraude" ne sont pas assujettis à l'impôt sur les sociétés français, 5 milliards de bénéfices en moins c'est aussi (au pif, évidemment) 1,6 milliards de recettes fiscales en moins: une perte d'environ 0,6% des recettes annuelles totales du trésor public. Ce sera d'autant plus dur de maintenir l'endettement en deçà des 3% par rapport au PIB. La bonne nouvelle pour l'Etat, c'est que les bénéfices au titre de l'année fiscale 2007 n'ont pas été touchés, la fraude ayant été découverte en janvier 2008: il y aura le temps de préparer ce choc sur les finances publiques...


Francesco Avvisati

Derniers commentaires